Naviguer dans un nouveau pays et une carrière en garde d’enfants à domicile
Mon périple ne faisait que commencer, alors que je m’installais, trouvait une école pour le plus vieux et une garderie pour les deux petits. J’ai eu l’immense chance de trouver une garderie très reconnue pour ses services (Services à l’enfance Andrew Fleck) avec un personnel très compétent, professionnel et aimable.
J’ai reçu le soutien du Centre des services communautaires Vanier (CSCV) qui offrait tous les services dont j‘avais besoin pour un nouveau départ; des conseillers en établissement, des conseillers juridiques (avocats), de l’aide à l’emploi, du soutien avec dépannage pour de la nourriture et des couches ainsi que des activités de loisirs pour mes enfants.
Comme il me fallait quelque chose de plus stable comme emploi, j’ai continué ma recherche d’emploi avec le Centre des services communautaires Vanier : ma conseillère me proposa une formation au Centre communautaire Pinecrest Queensway, formation rémunérée d’aide-éducatrice pour 14 semaines.
Après ma formation, j’obtiens un petit contrat de travail dans une garderie de mon quartier. Lors d’une foire d’emploi, je rencontrai Laura Roux, conseillère du service de garde la Maisonnée. L’organisme offrait une formation pour ouvrir un service de garde à domicile. À la fin juin 2014, j’offrais mes services et répondais aux besoins de ma communauté tout en prenant soin des miens.
Mon travail m’a permis de développer des aptitudes et des compétences pour mieux épauler les parents en répondant aux besoins des enfants. Les enfants étaient réceptifs et participaient pleinement aux activités que j’offrais et qui tenaient compte de leurs besoins respectifs. Dès l’ouverture de mon service de garde à domicile, j’ai eu à travailler avec des enfants à besoins particuliers. Ce fut un défi positif qui me poussa à m’inscrire à la Cité collégiale dans le cours de praticienne de développement à l’enfance en soirée pour une période de 3 ans.
J’ai eu une belle opportunité de travailler avec les professionnels de la santé de CHEO, le Centre de traitement pour enfant, Marie Josée Landry du SIJE, à qui je dois ce beau regard d’inclusion positif et d’appartenance, sur mon travail d’éducatrice auprès des enfants à besoins particuliers.
J’ai su adapter mon environnement en intégrant des visuels, du langage gestuel, et des tableaux de communication PECS pour répondre aux besoins individuels des enfants que j’avais sous ma supervision.
Grâce à ce travail de collaboration avec les familles et les professionnels dans le domaine de la petite enfance ceci m’a permis de me perfectionner. La partie la plus gratifiante était ma relation avec les enfants et l’impact positif que j’apportais à la vie de ses petits trésors sous mes soins et qui avaient toute mon attention (c’était un privilège).
Après plusieurs années de travail à la maison, j’ai tenté ma chance, avec un petit pincement au cœur, de travailler à l’extérieur. Mon engagement était de rendre à ma communauté ce qui m’a été offert : un travail de qualité de façon professionnelle et intègre.
Je continue toujours de me perfectionner dans mes apprentissages. J’ai tellement de choses à réaliser et à apprendre. Cela dit, j’ai débuté un cours en ligne, Autisme et Science du comportement, en septembre 2019. Si j’ai une attirance particulière pour ce perfectionnement qui m’outillera à travailler avec les enfants à besoins particuliers, c’est peut-être à cause de l’amour que j’ai toujours ressenti pour les enfants que j’ai eu sous ma garde et qui se sont épanouis. D’ailleurs, je continue de garder un contact privilégié.
Les défis sont des occasions d’apprentissage et la vie est une école dont on ne gradue jamais, car nous apprenons tous les jours.
Yaye Rama Koneh, EPEI