Message de Kim Hiscott

Trente ans de collaboration, de partenariats et de conversations ont servi à guider la fondation, l’essence et l’innovation que sont les Services d’inclusion pour jeunes enfants (SIJE). Mais surtout, le succès de ce service est dû à la confiance de la communauté, à sa volonté d’accueillir l’inclusion et de voir que tous les enfants ont leur place.

Lors de la récente réunion des superviseurs, une personne a mentionné qu’elle ne pouvait pas imaginer son programme sans le soutien du SIJE, et je suis d’accord, mais je me souviens de l’époque où le SIJE n’existait pas. En tant qu’éducatrices et éducateurs, nous faisions simplement ce que nous pouvions. Nous lisions ce qui était disponible (généralement pas grand-chose), posions des questions aux parents et espérions que nos interactions les soutenaient, mais nous n’étions jamais tout à fait certains de faire tout ce que nous pouvions. Parfois, nous avions l’impression que nous ne pouvions pas réussir sans soutien; je suis sûre que certains enfants n’ont pas été inclus alors qu’ils auraient pu l’être.

Pourquoi le SIJE a-t-il été créé? À la suite d’un examen des programmes de l’Ottawa and District Association for the Mentally Retarded Preschool Support Program (ODAMR) effectué en 1989, les membres du conseil d’administration des SEAF, la Dre Ann Croll (qui était psychologue à l’Ottawa Separate School Board) et Helen Brown (qui avait travaillé avec Ann), ainsi que Rosemary Somers, directrice générale des SEAF, ont lancé l’idée d’intégrer les enfants ayant des besoins particuliers, avec un soutien supplémentaire, dans les programmes de services de garde d’enfants « réguliers ». Leurs efforts ont abouti à la création des Services d’inclusion pour jeunes enfants, un service destiné aux communautés francophone et anglophone.

Les principes directeurs initiaux, élaborés à la suite d’une étude communautaire, étaient novateurs à l’époque et ont permis à la communauté des services de garde d’enfants de s’éloigner du modèle ségrégatif dans lequel les enfants d’âge préscolaire ayant des besoins particuliers devaient parcourir de longues distances pour trouver le soutien dont ils avaient besoin dans des programmes ségrégués ou intégrés désignés. Ces principes datant de plus de 30 ans demeurent d’actualité :

  • Tous les enfants ont des besoins particuliers à certains moments.
  • Des mesures de soutien doivent être disponibles dans l’ensemble du système pour que les enfants y aient accès en fonction de leurs besoins.
  • Le personnel de la garderie doit bénéficier du soutien et des ressources nécessaires pour répondre aux besoins des enfants, leur permettant ainsi d’atteindre leur niveau optimal de développement.
  • Les parents doivent être reconnus comme les principaux responsables de cas, à long terme et doivent être impliqués en tant que partenaires égaux dans les décisions concernant leur enfant.
  • Un système intégré, souple, adapté et capable de répondre aux besoins de tous les enfants d’âge préscolaire et de leurs familles.

En juillet 1991, des fonds supplémentaires ont été libérés à la suite de la fermeture des programmes ségrégués et ont été utilisés pour mettre en œuvre et développé le modèle du SIJE. Deux autres personnes bien connues se sont jointes à Suzanne Dugas (directrice de 1990 à 1995) pour former l’équipe. Il s’agit de Susan Spence (coordonnatrice de l’accueil et des ressources de 1991 à 2019), qui a été détachée de la municipalité régionale d’Ottawa-Carleton, et de Moira D’Aoust (superviseure de 1991 à 1995 et directrice de 1995 à 2017). L’une de mes histoires préférées datant de ces débuts est la suivante : le premier jour, elles sont arrivées dans un bureau vide avec deux téléphones posés sur le sol. Dès qu’elles sont entrées dans la pièce, les téléphones ont commencé à sonner. Elles ont échangé un regard complice, ont pris chacune un téléphone et se sont mis au travail. Au cours de sa première année, le SIJE a appuyé 45 enfants, mais en 2002, lorsque Sylvie Tourigny (superviseure de 2002 à 2016) est arrivée, le programme avait pris de l’ampleur. Aujourd’hui, le SIJE appuie en moyenne 240 enfants âgés de 0 à 6 ans et 59 programmes pour enfants d’âge scolaire agréés, en mettant l’accent sur l’inclusion dans l’ensemble du programme.

Une autre décision importante prise très tôt a été d’aider les enfants âgés de six semaines à dix ans, afin de garantir un soutien continu aux familles et à leurs enfants. La croissance, l’étendue et la profondeur des services offerts au fil des ans ont été étonnantes, tout cela en réponse aux commentaires et aux idées partagées par les partenaires communautaires et les parents. L’approche d’équipe a toujours fait la différence, tout comme le mantra de Moira : « Qu’est-ce qui est positif et possible? » Je sais que les membres de l’équipe du SIJE se sont toujours investis corps et âme dans la prestation de leurs services et, lorsque je parle aux membres de la communauté, je ne cesse d’entendre à quel point leur soutien a fait une différence. Le SIJE est connu dans toute la province pour son approche exemplaire et sa volonté de partager. Ces valeurs ont été fondamentales dès le début et elles le sont encore aujourd’hui; elles sont au cœur du SIJE. Les bonnes idées et la volonté de les mettre en œuvre n’ont jamais manqué. Malheureusement, il existe des obstacles frustrants, mais grâce à la persistance de l’équipe et de la communauté, nous réalisons des progrès chaque jour, forts de notre engagement envers la certitude que TOUS les enfants ont leur place.

Kim Hiscott, EPEI
Directrice générale
Service à l’enfance Andrew Fleck