On entend souvent parler de l’impact du temps passé devant un écran par les enfants et les jeunes et comment ceci nuit gravement à leur santé. Ce temps passé devant l’écran a été lié à l’obésité infantile, aux problèmes d’attachement, au manque de sommeil, au retard dans l’acquisition du langage et de la surcharge sensorielle pour n’en nommer que quelques-uns.
Tandis que les enfants regardent la télévision, utilisent l’ordinateur, une console de jeu, une tablette ou un téléphone cellulaire, une abondance d’occasions sont ratées. Des occasions d’établir des connexions avec le monde qui les entourent, y compris forger de véritables liens avec leurs pairs et les adultes dans leur vie. Des occasions pour résoudre des problèmes, être créatifs, sentir, toucher et donner un sens à leur environnement.
Des organismes de santé publique, des experts dans le domaine du développement sain, ainsi que plusieurs autres groupes de défenses des intérêts pour enfants ont lancé des campagnes de sensibilisation qui traitent des limites de temps devant un écran conseillé pour les jeunes personnes. Les recommandations pour les enfants de tous âges sont abondantes et rigoureuses avec aucun temps d’écran avant l’âge de deux ans et pas plus d’une ou deux heures par jour pour les enfants plus âgés.
Mais qu’en est-il de notre temps d’écran en tant qu’adulte? Est-ce qu’il affecte ou influence nos enfants? Qu’est-ce que nous leur apprenons?
Nous avons tous été témoins d’une situation telle que celle-ci : Au parc, au restaurant ou dans une salle d’attente, un enfant, parfois même un bébé, qui tente sans succès d’attirer l’attention de sa maman qui a la tête baisser, absorbé par son téléphone. Nous devons réfléchir aux conséquences du temps que nous passons devant un écran, et aux messages contradictoires dont nous faisons part à nos enfants.
Sans doute, l’âge digital a beaucoup bénéficié les parents :
- Les parents et leurs enfants peuvent entrer en contact avec de la famille qui habite au loin
- On peut rapidement rechercher sur Internet des symptômes soudain
- On peut facilement venir en contact avec des experts du développement chez les enfants, ou d’autres familles sur les blogues destinés aux parents
- On a accès à plein d’information et de découvertes courantes qui se rapportent au développement de nos enfants
Les fournisseurs de services travaillant avec les familles et les enfants bénéficient aussi de cette nouvelle ère numérique. La communication électronique et les médias sociaux sont une plate-forme très efficace pour diffuser l’information aux familles. Blogues, Twitter, salons de discussions, liste de diffusion, formation en ligne, en direct, etc., permettent de rejoindre les familles plus que jamais auparavant, et ce, vingt-quatre heures par jour!
Par contre, si notre temps devant un écran s’infiltre dans les moments passés avec nos enfants, les conséquences peuvent être sévères : notre relation et notre rôle par rapport au développement de notre enfant peuvent être altérés. Dès le jour de leur naissance, les bébés se tournent vers les adultes qui les entourent pour répondre à leurs besoins, et apprennent en interagissant avec ces derniers.
Mais comment les bébés acquerront-ils des compétences sociales si l’on interagit de moins en moins avec eux? Combien de conversations importantes sont ratées lorsque la télévision est allumée et capte l’attention de maman? Combien de moments de réussite est-ce que papa n’a pas vu, parce qu’il envoyait un texto?
La Société canadienne de pédiatrie et la Société canadienne de physiologie de l’exercice (SCPE) offrent les recommandations suivantes :
- Enfants âgés de moins de 2 ans : Ils ne devraient passer aucun temps devant un écran
- Enfants âgés de 2 à 4 ans : Limite d’une heure passée devant un écran – moins est encore mieux
- Enfants plus âgés (entre 5 et 17 ans) : Limite de 2 heures passées devant un écran dans le contexte récréatif
Une solution potentielle pour réduire le temps que les enfants passent devant un écran sera de s’assurer que lorsque nous sommes avec nos enfants, on tient compte que notre temps d’écran compte dans leur « temps » d’écran. Imaginez toutes les occasions qui se présenteraient pour solidifier l’attachement et les relations parents-enfants si les limites conseillées pour le temps devant un écran (2 heures ou moins) s’imposaient à tous les membres de la famille.
Nous avons une responsabilité envers nos enfants à assurer que le temps passé devant un écran par les adultes ne détourne pas leur attention de leurs enfants, et ne se manifeste pas en tant qu’obstacle à l’interaction interpersonnelle entre un enfant et son parent.
Kathy Knight Robinson, ÉPEI
Services à l’enfance Andrew Fleck
Articles et ressources :
Technologie en éducation de la petite enfance
Articles anglophone sur la technologie, l’attachement et la résilience par Dr. Cheng