Sylvie a commencé à travailler au SIJE en octobre 1992. Elle figure parmi les 5 premières embauches de notre programme. Avec les années, elle a su se démarquer en participant à plusieurs projets dont la création des modules du SIJE qui sont toujours offerts à titre de formation dans la communauté. Aujourd’hui, Sylvie est une chef d’équipe consultante-ressource pour l’équipe bilingue du SIJE. J’ai eu le privilège d’obtenir un entretien avec elle dans le cadre de notre 30ème anniversaire. Je vous invite donc, à lire ses réponses à nos questions.
Comment en es-tu venue à choisir cette carrière au SIJE? Et selon toi qu’est-ce qui en fait un employeur de choix?
À la fin des années 80, j’étais éducatrice à la garderie Tournesol. Ma directrice est venue me voir pour m’annoncer qu’elle transférait à la garderie Lowertown (un centre désigné pour l’intégration des enfants dits à l’époque « handicapés ») dont une éducatrice spécialisée était alors pour soutenir les enfants à besoins « spéciaux ». C’était le début de l’intégration. Lorsque j’ai visité l’endroit, j’ai été charmé par les bienfaits et les réussites de l’intégration. J’ai donc choisi de faire ma certification comme éducatrice-ressource et j’ai gradué en 1991. Par la suite, j’ai obtenu un poste par intérim à Lowertown. Finalement, suite à l’abolition de mon poste, je me suis jointe à l’équipe du SIJE aux Services à l’enfance Andrew Fleck, en 1992.
Ce qui fait du SIJE un milieu de travail de choix, c’est l’équipe. C’est cette opportunité d’être progressif, d’être un leader, d’innover et d’être créatif dans la communauté. Le succès du SIJE selon moi, c’est que nous avons une vision commune auprès de l’inclusion et ce n’est pas dans tous les milieux de travail que nous pouvons affirmer cela à 100%.
Quelles étaient les principales fonctions de ton rôle initialement?
J’étais la première consultante bilingue. Au départ mon titre était, conseillère en intégration. Je parcourais toute la région d’Ottawa et j’avais une clientèle 60% anglophone et 40% francophone. Ce chapeau de bilinguisme devait se porter tant à l’écrit qu’au parler. Je voyageais énormément.
Quelle était ta vision sur l’inclusion au départ?
Au début, mon objectif avec l’inclusion c’était que les enfants puissent continuer à rire et à jouer. Ensuite, nous voulions bâtir au niveau de l’expertise des équipes de la petite enfance. Nous voulions que les programmes adhèrent à une certaine indépendance et que nous puissions faire un transfert de nos connaissances lors de nos visites. Dans ces années-là, c’était beaucoup plus alarmant pour le personnel éducateur d’inclure un enfant à besoin particulier au sein de leur groupe puisque l’inconnu leur faisait peur. Au fils des ans, nous avons mis sur pied une panoplie d’atelier et de formation pour soutenir les compétences. Ainsi les éducatrices ont développé une confiance en leurs capacités d’inclusion.
Peux-tu nous partager un moment marquant de ta carrière?
Lorsque j’étais étudiante pour ma certification en tant qu’éducatrice-ressource, j’ai participé à un stage au Cumberland Hub. Au cours d’un entretien avec une famille, je posais des questions sur le développement de l’enfant tout en m’adressant au parent. Puis à un certain moment, le parent m’a demandé de m’adresser à l’enfant car, il était capable de me répondre. C’est là que j’ai saisi ce qu’était l’inclusion, de voir et reconnaître le potentiel des enfants. Pour moi ce fût un moment marquant dans ma carrière et je m’en souviendrai toujours.
Remarques-tu une différence au niveau de l’inclusion depuis tes débuts? Quels sont les plus grands changements que tu as observé au fil du temps?
Oui c’est certain. Les besoins particuliers et la clientèle des enfants a beaucoup changé. Nos registres auparavant était beaucoup moins sollicités et c’était surtout des enfants à très grands besoins physiques. Depuis quelques années, nos registres représentent environ 80% d’enfants étant sous le spectre de l’autisme. Cependant, une grande différence c’est au niveau de l’expertise des services de garde. Ceux-ci sont beaucoup plus outillés qu’à mes débuts et démontrent plus d’habiletés au niveau de l’inclusion. Même si dernièrement il semble y avoir un vent de changement au niveau des équipes dans la communauté, c’est-à-dire les joueurs changent, nous rebâtissons la collaboration mais avec la même approche et le même message.
Que souhaiterais-tu à moyen et à long terme pour le programme ?
Je ne sais pas si j’ai un souhait à moyen et à court terme pour le programme mais, plus un souhait pour toujours! Et mon souhait c’est : Continuer d’être progressif au sein des programmes! Conserver les 3 C suivants :
Ainsi, le SIJE continuera de progresser et de soutenir des milliers de familles et ce pour plusieurs années encore.