Lorsque j’ai entamé ma carrière à titre d’éducatrice de la petite enfance inscrite (EPEI), j’ai eu le bonheur de travailler dans un fabuleux programme pour bambin et de collaborer avec des collègues généreux, aimants, compatissants et chevronnés. Les enfants de notre groupe représentaient bien le mélange habituel de bambins animés et curieux, et je me souviens en particulier d’une petite fille fougueuse. La plupart du temps, il fallait au moins qu’une éducatrice sur trois se charge de rediriger son énergie, de l’aider à gérer ses émotions, de négocier avec ses pairs et de s’adapter aux activités prévues à l’horaire.L’heure de la sieste représentait un défi du fait qu’elle débordait d’énergie et n’avait pas le même objectif que les trois personnes de notre équipe, qui avaient tout naturellement besoin de prendre un moment pour manger et se reposer. À tour de rôle, nous devions sans cesse négocier, supplier et faire tout ce qu’il fallait pour calmer ce petit « feu d’artifice » sur son lit. La plupart du temps, elle atteignait son objectif de demeurer éveillée et de résister à toute tentative de persuasion. Nous avons dû tenir de nombreuses rencontres formelles et informelles pour élaborer des stratégies sur la façon nous devions lui enseigner à maîtriser son corps et à se reposer à l’heure de la sieste.
Un jour où ma frustration était particulièrement grande, j’ai eu peine à contenir un soupir. Mon éducatrice en chef a fait preuve d’empathie, mentionnant que nous avions beaucoup appris de cette petite fille, et que c’est en relevant les défis de la vie que nous apprenons le plus. À partir de ce moment, j’ai réussi à mieux évaluer sa personnalité et les sentiments qu’elle tentait d’exprimer par ses comportements. En équipe, nous avons appris à être reconnaissants pour tout ce que nous avons appris grâce à cet enfant. Plus tard, j’ai eu la joie d’avoir moi-même un enfant fougueux, et j’avoue que mon apprentissage se poursuit toujours.
Rédigé par Joanne Boyd, EPEI, BSc
Éducatrice du « Family Life »