Entrevue avec le Children’s Village à Stoneway

Pina, une consultante-ressource des Service d’intégration pour jeunes enfants (SIJE) à interviewer Brenda Fick-Kahler, superviseure de programme, Bernie Seville, éducatrice et Darren Walker, éducateur au Children’s Village à Stoneway. Le but de cette entrevue était de faire connaître le processus qu’ils utilisent pour rédiger des plans de service.

Consultante-ressource : Comment vous préparez-vous pour un plan de service?

Brenda : Il s’agit d’un processus de collaboration continu au sein de notre programme, combinant le Cadre d’apprentissage pour les milieux de la petite enfance de l’Ontario (CAPE) avec des programmes émergents. L’équipe se réunit chaque semaine pour évaluer le programme et discuter des besoins des enfants. Du moment où l’enfant participe au programme, le personnel éducateur commencent à prendre des notes et à établir des profils pour tous les enfants. Lorsque les SIJE sont impliqués, l’équipe rencontre une consultante-ressource régulièrement. Grâce à notre processus, nous pouvons aborder des questions, résoudre des problèmes et essayer de nouvelles approches. Cette façon d’élaborer des programmes permet aux enfants d’avoir du succès.

Consultante-ressource : Préparez-vous un profil pour chaque enfant inscrit au programme? Combien de fois révisez-vous ce profil? Utilisez-vous ce que vous avez préparé dans le profil pour élaborer un plan de service?

Darren : Une fois les observations faites sur un enfant impliqué auprès des SIJE, elles sont ajoutées dans le cartable de communication de ce dernier. Je sais que j’ai deux enfants ayant des besoins spéciaux et j’interagis avec eux en utilisant les suggestions de la consultante-ressource. Je prends des photos des enfants au cours de leurs activités, j’en fournis une copie aux parents et une autre copie est placée dans le cartable. J’essaie de le garder à jour.

Consultante-ressource : Faites-vous activement un profil d’enfant?

Brenda : Pas pour tous les enfants. Nous avons des notes de progrès. Si un enfant ou une famille soulève des préoccupations, nous les notons et nous y portons attention. Les habiletés des enfants se voient dans les tableaux de documentation, et lorsque des préoccupations sont soulevées au sujet de leur développement, nous préparons des activités supplémentaires. Lorsque des enfants reçoivent des services des SIJE, le personnel éducateur, au moyen des tableaux de documentation, tiennent à souligner l’inclusivité de l’activité et à démontrer aux parents que leur enfant connaît du succès au programme.

Bernie : Et nous faisons également savoir aux parents quels sont les progrès réalisés par leur enfant, les défis qu’il éprouve et ses réalisations. Ces conversations permettent de tenir les parents au courant afin qu’il n’y ait jamais de surprises.

Darren : Lorsque vous parlez à un parent quotidiennement, il est plus facile de leur transmettre l’information, et vice-versa.

Bernie : Si nous avons des défis, nous en discutons, nous lançons des idées au cours de nos réunions et nous restons en contact avec notre consultante-ressource. Ainsi, nous sommes sur la même longueur d’onde et savons quelle stratégie nous allons utiliser.

Consultante-ressource : Je trouve ces appels téléphoniques très utiles. Vous m’appelez ou m’envoyez un courriel immédiatement, ce qui me permet de rester au courant de ce qui se passe.

Brenda : L’équipe essaie vraiment d’être proactive. Chacun à son propre style d’enseignement en ce qui concerne les interactions et les relations avec les enfants, mais avec une communication ouverte, le personnel éducateur peut parfaire son style afin de créer un milieu fluide.

Consultante-ressource : Pourquoi est-ce important pour vous d’être bien préparé pour le plan de service?

Bernie : Lorsque vous avez toute l’information nécessaire, vous pouvez prendre une décision plus éclairée.

Darren : Je crois qu’il est très important d’être bien préparé parce que vous voulez que les enfants puissent progresser.

Brenda : Nous apprécions les ressources qu’offre les SIJE et qui rendent notre travail un peu plus facile. L’équipe est bien préparée afin que l’enfant, la famille et elle-même puissent en bénéficier. Tout le monde y gagne.

Consultante-ressource : Préparez-vous le plan de service en équipe ou est-ce l’éducatrice/l’éducateur principal€ qui le fait?

Darren : Pour moi, je le prépare individuellement.

Consultante-ressource : Brenda, à titre de gestionnaire du programme, pourquoi estimez-vous qu’il est important que vous participiez à chaque plan de service?

Brenda : Je tiens à apporter mon appui au personnel, à la famille et à l’enfant. Je tiens à savoir quels sont les besoins de l’enfant et de mon personnel. Je fais des suggestions et propose des stratégies afin de soutenir la réussite de l’équipe.

Darren : De plus, si nous avons une question pour Brenda, nous ne sommes pas obligés de lui fournir tout le contexte. Elle sait de quoi on parle.

Brenda : J’aime surtout être présente la première fois, afin d’établir une bonne relation avec les parents. Je ne travaille pas toujours en première ligne avec l’enfant et la famille. Je les rencontre habituellement à la fin de la journée, au cours de l’inscription, afin de renforcer cette relation.

Darren : C’est comme une grande réunion de famille.

Bernie : C’est une collaboration.

Consultante-ressource : Quels sont, selon vous, les avantages du plan de service pour votre programme, l’enfant et la famille?

Darren : Bien, s’assurer que nous sommes sur la bonne voie et que tout fonctionne. Si ça ne fonctionne pas, nous devons tout revoir et trouver de nouvelles stratégies.

Bernie : C’est toujours avantageux d’avoir quelque chose par écrit. Tout le monde est sur la même longueur d’onde et sait quelles stratégies utiliser. Vous pouvez évaluer les progrès de l’enfant et l’efficacité du plan de service. Si cela ne se concrétise pas, vous devez retourner à la case départ et vous demander ce qui fonctionne bien et ce qui peut être amélioré?

Darren : Et connaître la personne. Chaque personne connaît du succès différemment. Chaque personne progresse à son propre rythme. Il faut donc connaître l’enfant pour savoir s’il connaît du succès. Un enfant peut prendre deux mois et un autre seulement deux semaines pour apprendre une habileté.

Brenda : Il est important que le personnel ait quelque chose par écrit. Ainsi, on peut retourner au plan de service afin de se remettre sur la bonne voie. C’est un très bon outil et un soutien pour l’équipe.

Bernie : Et quand un nouveau membre d’équipe arrive, vous pouvez lui dire : « voici le cartable ».

Consultante-ressource : Croyez-vous que les stratégies dans le plan de service aident d’autres enfants dans votre programme?

Brenda : Absolument.

Bernie : C’est vraiment une bonne ressource pour nous.

Brenda : Si vous avez un enfant avec des comportements similaire, ça vaut la peine d’essayer. Si un enfant avec des besoins spéciaux est intégré avec succès au programme, tous les enfants en bénéficient et le groupe fait des progrès.

Darren : Personne n’est traité différemment. C’est une stratégie que nous utilisons avec tout le monde.

Bernie : C’est vrai. Lorsque vous regardez le plan de service, vous ne pensez pas à un seul enfant, vous pensez également aux autres enfants. Dans le plan de service que je travaille actuellement, on me rappelle d’utiliser des mots positifs et d’appliquer cette stratégie à tous les enfants.

Brenda : Les stratégies dans le plan de service tiennent compte des comportements-défis. Par exemple, si un enfant a une journée où il s’effondre, les stratégies convenues visent à réduire la durée et l’intensité du comportement. Le plan de service vient soutenir l’ensemble des compétences du personnel éducateur qui doivent constamment renouveler leurs compétences et les garder à jour.

Consultante-ressource : Comment établissez-vous un lien entre le plan de service et votre programmation quotidienne?

Darren : En l’intégrant dans nos activités régulières.

Bernie : Que faisons-nous pour atteindre cet objectif? Comment puis-je utiliser mes programmes et mes interactions pour contribuer à la réussite de cette enfant? Vous planifiez vos activités en fonction des objectifs que vous avez.

Brenda : Je crois que nous gardons toujours le CAPE et les étapes du développement en mémoire. C’est notre façon d’élaborer des programmes et de les combiner avec les programmes émergents. C’est un équilibre entre les intérêts et les habiletés de l’enfant.

Bernie : Nous revenons toujours à l’intérêt des enfants par le « webbing » et, à titre d’éducatrice et d’éducateur, nous établissons des liens avec les étapes du développement et les objectifs que nous tentons d’atteindre.

Consultante-ressource : Décrivez vos partenariats avec les SIJE; la famille; l’école et votre personnel.

Brenda : C’est un partenariat, c’est notre philosophie : vous êtes ici pour nous aider. Le personnel apprécie toutes les ressources pouvant l’aider et aider les enfants. Si les parents ont accès et font appel à des ressources privées pouvant bénéficier à leur enfant, pourquoi nous y objecterions-nous?

Communiquer avec l’école – nous n’arriverons à rien si nous n’avons pas une communication ouverte.

Darren : La communication et les relations ouvertes avec les parents sont essentielles. Les parents sont des ressources et je leur dis souvent, si vous arrivez tôt, entrez et joignez-vous à nous un moment.

Brenda : La philosophie globale du programme et de l’agence est que nous souhaitons que la famille soit la bienvenue et qu’elle se sente valorisée; et nous voulons qu’elle apprécie les services que nous offrons; ce qui est le cas, selon moi.

Bernie : Nous travaillons tous ensemble. Nous souhaitons qu’ils sachent que nous respectons leur point de vue et que nous y accordons de la valeur. « Ça prend un village pour élever un enfant ».

Brenda : Nous passons beaucoup de temps avec nos enfants. Nous sommes les premiers visages qu’ils aperçoivent à la fin de leur journée à l’école, et si quelque chose s’est passé au cours de cette journée, souvent ils sont très excités de le raconter à quelqu’un. Peu importe quel est le message. Nous voulons être là pour eux et, s’il le faut, communiquer leur message à leurs parents.

Consultante-ressource : Merci. J’aimerais vous remercier tous les trois d’avoir pris le temps de me parler et de me partager votre histoire.